Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (M.I.C.I.)

maladie de Crohn/

Maladie de Crohn


C'est une maladie chronique comportant des phases d'activité (ou « poussées ») d'intensité variable alternant avec des phases de rémission plus ou moins complète et prolongée.
Elle a été décrite pour la première fois en 1932 par un médecin américain : Burril B Crohn.
La maladie peut touché simultanément ou successivement un ou plusieurs segments du tube digestif.
Cependant elle siège le plus souvent sur le gros intestin ou côlon (il s'agit alors d'une colite : le suffixe -ite désignant une inflammation), sur la partie terminale de l'intestin grêle ou iléon (iléite) ou sur les 2 segments (iléo-colite).

3 localisations de la maladie sont particulièrement fréquentes

  • Dans 25 % des cas, la maladie atteint isolément le grêle terminal (iléon),
  • Dans 25 % des cas, l'iléon et le caecum
  • Dans 35% des cas, l'ensemble du côlon droit et une partie du côlon transverse.
Il peut y avoir quelques rares localisations des lésions sur l'estomac, le duodénum et anopérinéales, c'est à dire des lésions de la partie interne de l'anus et de la partie basse du rectum.
Les lésions des parois de l'intestin au cours de la maladie de Crohn sont appelées "ulcérations" (érosion de la paroi intestinale).
En se creusant, ces lésions peuvent parfois constituer des fistules qui traversent la paroi intestinale et font communiquer anormalement des organes entre eux.
En cicatrisant, les lésions peuvent quelquefois donner lieu à des sténoses, c'est à dire à un épaississement de la paroi, qui rétrecissent plus ou moins le diamètre de l'intestin.

Comment fait-on le diagnostic de la maladie de Crohn ?

Le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments cliniques et paracliniques (examens complémentaires).
En effet aucun de ces éléments pris isolément ne permet de porter le diagnostic : il n'existe pour le moment aucun test permettant d'affirmer à lui seul le diagnostic.
Votre médecin peut vous demander de pratiquer des examens biologiques : une prise de sang à la recherche de signes d'inflammation, d'anémie... et des examens radiographiques et/ou endoscopiques pour préciser l'aspect et l'étendue des lésions.
L'intestin grêle est examiné par radiographie après ingestion d'un produit opaque aux rayons X (transit du grêle) ;
la coloscopie permet d'examiner directement la muqueuse du côlon et de la partie terminale de l'intestin grêle, et de faire des prélèvements (biopsies) qui seront étudiés au microscope ;
Après une préparation afin de vider le côlon des selles, elle est réalisée à l'aide d'un appareil souple, contenant des fibres optiques, introduit par voie anale.
Le diagnostic de la maladie de Crohn repose sur la confrontation des signes cliniques avec les éventuelles lésions radiologiques de l’intestin grêle et les anomalies de la muqueuse intestinale observées au cours de la coloscopie et à l’examen des tissus par l’anatomopathologiste.

Comment se manifeste la maladie lors d'une « poussée » ?

La nature des manifestations cliniques de la maladie de Crohn dépend de sa localisation sur les différents segments du tube digestif (intestin grêle, côlon, rectum, anus...).
Les principales manifestations sont intestinales: douleurs abdominales, diarrhée avec ou sans émissions sanglantes, atteinte de la région anale (fissure, fistule, abcès).
Une altération de l'état général accompagne souvent les poussées : fatigue (asthénie), manque d'appétit (anorexie), amaigrissement, fièvre.
Parfois certaines poussées s'accompagnent de manifestations extra-intestinales : articulaires (arthrites), cutanées ou oculaires.


Les poussées sont-elles fréquentes ?
Il est impossible de prédire la fréquence des poussées.

Existe-t-il des complications liées à la maladie ?

Des complications peuvent survenir au cours de la maladie :

  • une poussée grave par son intensité imposant l'hospitalisation, l'arrêt de l'alimentation et un traitement par perfusions pendant quelques jours.
  • un rétrécissement (sténose) d'un segment intestinal pouvant aboutir à une occlusion,
  • un abcès parfois source de fistule (trajet anormal partant de l'intestin malade et s'ouvrant dans un autre organe ou à la peau),
  • très rarement une perforation intestinale.

Une maladie de Crohn est-elle compatible avec une " vie normale ? "
Le retentissement sur la vie sociale a été évalué directement par des patients porteurs d'une maladie de Crohn.
Si certains souffrent d'une maladie très invalidante, dans l'ensemble la majorité des malades considère que les études et l'activité professionnelle, ne sont pas entravées par la maladie.
La majorité des patients porteurs intérrogés (environ 2000 personnes) estimaient devoir faire deux fois plus d'efforts qu'une personne normale pour assumer les tâches de la vie quotidienne, y compris au travail.

Des traitements de plus en plus performants

Différents traitements permettent aujourd'hui aux patients de traiter les poussées symptomatiques et dans une moindre mesure de les espacer : corticoïdes, immunosuppresseurs, biothérapies, chirurgie…

Des pistes récentes on permis de comprendre le mécanisme déclencheurs de la maladie de Crohn qui est due à une réaction immunitaire exacerbée contre des bactéries de la flore intestinale.
Elle dépend à la fois de facteurs génétiques, environnementaux et microbiens.
La composition de la flore intestinale semble notamment jouer un rôle important dans la pathogenèse.
Ainsi, près de 40% des patients présentent une surpopulation de bactéries E. coli nommée AIEC (Adherent-Invasive Escherichia coli), contre seulement 6% des individus de la population générale.
Or, ces bactéries ont la capacité de traverser le mucus qui tapisse la paroi intestinale et d’envahir les cellules épithéliales qui constituent cette paroi.
Cela provoque une réponse immunitaire forte, avec la production de plusieurs médiateurs d’inflammation qui contribuent à la maladie.
L’autophagie est donc le mécanisme clé pour se défendre des AIEC.
Les cellules épithéliales intestinales déclenchent un mécanisme d’autophagie, consistant à repérer la bactérie qui s’est introduite et à l’isoler dans une vacuole qui, en fusionnant avec le lysosome, entraine la dégradation du pathogène.
Une réaction précieuse pour lutter contre l’inflammation associée à cette infection.
Les chercheurs de l'INSERM, ont étudié le rôle d’une voie de signalisation déjà utilisée par ces cellules pour se défendre d’autres bactéries intestinales.
ont montré qu’une protéine appelée mTOR régule négativement l’autophagie. Il pourrait être intéressant d’inhiber cette molécule chez les patients, mais elle a de nombreuses autres fonctions régulatrices dans l’organisme.
Ils travaillent donc sur cette piste prometteuse.

Le rôle de l'alimentation tant en préventif qu'en curatif

Pour la maladie de Crohn, l’inflammation s’attaque à tout le tube digestif et particulièrement à la partie inférieure de l’intestin grêle et du côlon.
L’inflammation de cette partie du système digestif empêche donc l’absorption des éléments nutritifs des aliments.
Au niveau de la colite ulcéreuse, l’inflammation se situe principalement à la partie inférieure du côlon, du rectum à l’anus.
Comme la fonction du côlon est d’absorber l’eau des aliments pour durcir et mouler les selles, l’inflammation de cette partie empêche l’absorption de l’eau contenue dans les aliments digérés résultant en des selles liquides et une diarrhée.
Les recommandations sont donc différentes en cas de crise aiguë et en période de rémission.
En effet, en période de rémission, il n’y a pas lieu d’éviter un type d’aliment en particulier.
Par contre, certains aliments peuvent être moins bien tolérés même en période de rémission comme les fibres insolubles (par exemple les pelures de fruits, le blé entier, les grains entiers comme le riz brun et le riz sauvage), les graines et les noix, les fruits et les légumes crus et les salades.
Il faut adapter votre consommation selon votre tolérance individuelle et analysez ce que ces aliments ont comme effet sur vous.

En poussée active (phase aiguë), le but est de modifier l’alimentation afin de ne pas irriter davantage le tube digestif.
Mais également de diminuer les symptômes (douleurs abdominales, diarrhées, crampes, gaz) et maintenir un état nutritionnel optimal.

* Pendant les crises avec diarrhées aigüe :

Lors des épisodes de diarrhée, la flore intestinale et les villosités intestinales peuvent être endommagés et fortement malmenés.
Il leur faudra environ 3 semaines avant de se reconstituer, d'où l'intérêt d'une mise au repos de l'intestin si besoin et d'une réintroduction progressive des aliments irritables tels que les fibres, les aliments acides...
Il est important d'aider ensuite la flore à se reconstituer en consommant davantage de pro-prébiotiques au quotidien.
Enfin, afin d'éviter ou de limiter les récidives, il est nécessaire d'enrichir l'alimentation en fibres afin de faciliter le transit et éviter d'irriter l'intestin.

En cas de crise aigüe, pour soulager la douleur et faire cesser l'irritation de l'intestin, il peut être pertinent de le mettre au repos:

  • totalement, avec une alimentation sans résidu de 4 à 5 jours selon l'importance et la durée de la crise
  • partiellement, avec une alimentation pauvre en résidu 8 à 10 jours.
On prévoit ensuite de réintroduire progressivement les aliments contenant des fibres tendres (courgettes...), puis les fibres solubles.
Puis, il sera judicieux d'enrichir l'alimentation quotidienne en fibres afin de prévenir les nouvelles crises.

* Cliquez ici pour accéder à la fiche "comment mettre au repos votre intestin avec une alimentation sans résidu"

* Cliquez ici pour accéder à la fiche "comment réintroduire les fibres"

- Réduire la consommation de fibres insolubles, car elles stimulent les contractions de l’intestin : le blé entier, le son de blé et les petits fruits, par exemple.
Réduire les matières grasses saturés cuites (beurre, crème), car elles stimulent beaucoup les contractions de l’intestin.

- Limiter la consommation des aliments qui peuvent causer des ballonnements et des gaz comme les légumes secs (lentilles, flageolets...), les aliments contenant de l'aspartame et des édulcorants ((par exemple, le sorbitol présent dans les gommes à mâcher sans sucre).
Les réactions varient d’un individu à l’autre.
A jeun surtout, limiter les aliments comme les légumes crus, salades, noix et graines non moulues; et ceux ayant des petite graines comme la framboise, fraise, kiwi, fruit de la passion Les aliments qui ont le plus tendance à fermenter sont le lait et les produits laitiers (en cas d’intolérance au lactose), ceux qui renferment des édulcorants ou du mannitol (un sucre-alcool) et ceux qui contiennent du fructose (comme les pommes avec leur peau, les figues et les dattes).
Les légumineuses et les crucifères (choux de Bruxelles, brocoli, chou-fleur, etc.) peuvent aussi aggraver les symptômes.
Pour absorber ses excés de gaz et limiter les ballonnements, vous pouvez prendre du charbon végétal, que l'on trouve en parapharmacie et pharmacie.
Le charbon peut être utlisé de manière préventive.
Il est recommandé aux personnes intolérantes au lactose d’éliminer les aliments contenant du lactose ou de prendre des comprimés de lactase (par exemple, Lactaid®), l’enzyme qui dégrade le lactose, afin de ne pas priver l’organisme d’une source importante de calcium.
Il existe des tests qui permettent de savoir si l’on est intolérant au lactose ou non.
Renseignez-vous auprès d’un nutritionniste ou de votre médecin.

- Éviter de consommer des aliments acide comme l’alcool, le chocolat, le café et les boissons caféinées car ils stimulent les contractions de l’intestin.
Remplacer les épices (Poivre, cayenne, chili, cari, curcuma, gingembre, anis, aneth, pavot, paprika, muscade, moutarde, cumin, coriandre, clou de girofle, carvi, cannelle, baie de genièvre, graines de céleri, etc.) par des fines herbes.
Consommer la salade et les légumes crus à la fin des repas et enlever la peau et les pépins des tomatesn poivrons et aubergines.

Boire de l’eau régulièrement au cours de la journée.
Manger à des heures régulières, adaptez les quantités à votre faim, bien mastiquer et ne pas sauter de repas.

Les suppléments de vitamines et
Les personnes souffrant de la maladie de Crohn sont plus à risque de carences en certains nutriments (plus fréquent dans la maladie de Crohn).
En effet, les pertes accrues en raison des diarrhées et saignements, les troubles de malabsorption en raison de la maladie ou de résection intestinale ainsi qu’une ingestion insuffisante en nutriments en raison d’une perte d’appétit sont en cause dans le développement de carences.
Les carences en micronutriments les plus rencontrées sont celles en calcium, acide folique, fer, zinc, vitamine D et vitamine B125.
Selon l’état nutritionnel de la personne atteinte, un supplément de vitamines et minéraux peut être nécessaire et même recommandé dans le cas de la maladie de Crohn.

=> Cliquez ici pour voir la fiche "supplément en vitamines et minéraux dans l'alimentation du patient atteint de la maladie de Crohn"

Réduction du stress

Le stress est un facteur aggravant de la maladie de Crohn.
Les techniques de relaxation ont leur utilité pour cesser de « ruminer », mais pour vraiment combattre le stress, il faut en comprendre l’origine, disent les experts.
Cet apprentissage peut se faire de façon autonome ou avec l'aide d'un professionnel.
La rencontre d’autres personnes souffrant des mêmes troubles que soi peut aussi aider.
Certaines approches peuvent aider à vous relaxer :

  • le yoga;
  • la massothérapie;
  • la méditation.

=> Cliquez ici pour savoir comment mieux lutter contre le stress au quotidien

En outre, faire de l’exercice physique régulièrement (30 minutes ou plus par jour) est une bonne manière d’évacuer le stress .

=> Cliquez ici pour en savoir plus sur les bienfaits de l'activité physique"

Sites partenaires :
Rejoignez Vitadiet.net sur Facebook NosDieteticiens.com     QuestionRégime   
L'olympide Etsiçamarchait.com    Changersoncorps.com   

N°ADELI    DDASS ISERE 38 95 031 94  -   N°SIRET 792 225 328 00014