Les troubles du comportement alimentaire

l'anorexie/

L'anorexie


Définition

"Je ne la reconnaissais plus. J'étais comme divisée en deux : le moi dans ma tête et la fille dans le miroir." Marya Hornbacher

L'anorexie touche 2 % des femmes.
Ce refus de s'alimenter traduit un mal-être profond et peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé.

Selon les critères actuels du DSM-IV relativement à l'anorexie mentale, toutes les conditions suivantes doivent être respectées :

  • Refus de maintenir le poids corporel au-dessus de la normale minimale (moins de 85 % pour l'âge et la taille),
  • Peur intense de prendre du poids ou de devenir obèse, malgré une insuffisance pondérale,
  • Perturbation dans la manière dont le poids corporel, la forme ou la silhouette est perçue.

Qui sont les anorexiques ?

Depuis plusieurs années, l'anorexiques gagne du terrain, en France.
L'anorexie est un problème trop souvent ignoré.
Pourtant il touche de plus en plus d'adolescentes, qui sont de plus en plus jeunes.
Les troubles du comportement alimentaires sont plutôt féminins, mais peuvent toucher les hommes : 1 pour 10 à 15 femmes.
Autrefois diagnostiquée dans des familles de classe moyenne ou élevée, elle touche désormais toutes les couches de la population.
Elle frappe de plus en plus jeune, débutant le plus souvent entre 12 et 18 ans, au lieu de 15 à 25 ans.
Les médecins hospitaliers, spécialisés dans les troubles du comportement alimentaire, voient même des anorexiques de 8 à 9 ans !
En France 0,5 à 1 % des adolescentes seraient anorexiques.
Ils sont probablement encore plus nombreux : déniant complètement leur maladie et leur maigreur, ils ne consultent que contraints et forcés par l'affaiblissement physique, résultat d'un amaigrissement prolongé.
Victimes du culte de la minceur ? Dérèglement du comportement alimentaire ?
Maigrir est une obsession…

Maigrir à tout prix
Les anorexiques cherchent à restreindre leur alimentation en vue de perdre du poids, alors qu'elles sont déjà minces, voire maigres.
Les quantités consommées sont anormalement basses, beaucoup d'aliments, en particulier les graisses et les produits sucrés, sont évincés.
Ces restrictions peuvent être associées à de la potomanie, c'est-à-dire une consommation d'eau excessive, et à la prise de laxatifs en vue du contrôle du poids.
Certaines anorexiques souffrent aussi de crises de boulimie, pendant lesquelles, hors contrôle, elles avalent en très peu de temps et sans plaisir, d'énormes quantités de nourriture.
Ensuite, elles vont, dans la plupart des cas, volontairement vomir.

L'anorexie mentale semble se résumer à une histoire de poids.
Pourtant, c'est une véritable maladie, qui traduit un désordre psychologique profond.
Elle est d'autant mieux traitée qu'elle est dépistée précocement.

Comment devient-on anorexique ?

L'anorexie survient fréquemment à la suite d'un régime amaigrissant, pas forcément justifié sur le plan médical.
Le culte excessif de la minceur conduit les jeunes filles à se préoccuper de plus en plus tôt de leur poids.
L'anorexie mentale peut résulter d'un manque de confiance en soi et d'autonomie.
Lorsque l'on ressent une carence affective, l'anorexie permet de se faire remarquer.
Ce trouble intervient souvent peu après la puberté, lors de profonds bouleversements : il constitue un "compromis" lorsque poussée de croissance, maturation sexuelle, et passage vers le statut d'adulte sont mentalement ingérables.

Une vision déformée

Les personnes anorexiques ne visualisent pas leur réelle image corporelle, elles se trouvent toujours trop grosses et ont peur de prendre du poids.
La maigreur se définit par un indice de masse corporelle (rapport du poids sur la taille au carré) inférieur à 18.
Ainsi, si l'on mesure 1,65 m, on est maigre à partir de 49 kg.
Les anorexiques perdent au moins 15 % de leur poids normal.
Sur le plan médical, on constate des troubles hormonaux avec très fréquemment une aménorrhée (absence des règles) chez les filles.
Le comportement anorexique est fréquemment lié à une hyperactivité, physique et intellectuelle, un hyper-investissement scolaire ou professionnel, une pauvreté relationnelle, une humeur dépressive.

Pourquoi ce refus de manger ?

De nombreux mythes et idées reçues circulent sur l'anorexie mentale.
Mauvaise acceptation de soi, mésentente familiale sont les causes les plus évoquées.
Dans tous les cas, l'anorexie ne doit jamais être prise à la légère : ses conséquences sur l'organisme sont souvent graves.

Quelles sont les conséquences de l'anorexie mentale ?

Un amaigrissement excessif aboutit à une dénutrition, avec perte de masse musculaire.
Cela peut retentir sur le fonctionnement cardiaque (le coeur est un muscle), avec des troubles du rythme et une hypotension artérielle.
Les personnes anorexiques sont en hypothermie, toujours très frileuses.
Sur le plan digestif, l'évacuation des aliments de l'estomac et le transit intestinal se ralentissent, ce qui renforce le manque d'appétit.
Les défenses immunitaires s'amoindrissent, avec un risque accru d'infection.
Lorsque l'indice de masse corporelle descend en dessous de 13, la dénutrition est très grave, en dessous de 11, le pronostic vital est en jeu.

Difficulté à s'alimenter, perturbations sociales, complications physiques et psychologiques plus ou moins graves…
Le spectre des troubles liés à l'anorexie va au-delà du simple trouble alimentaire et altère la santé dans son ensemble.
Cette maigreur excessive peut avoir diverses répercussions sur l'organisme : troubles du sommeil, chutes des cheveux, fatigue permanente, troubles anxieux, disparition des règles…
Dans les cas les plus graves, décalcification, ostéoporose, malaises, chutes de tension… guettent les patientes.
Face à ce risque vital, une hospitalisation peut s'imposer. Sa durée moyenne est de 4 à 5 mois.

Guérit-on de l'anorexie mentale ?

Au moins un tiers des anorexiques s'en sortent bien, retrouvant un poids normal et indemnes de troubles psychologiques.
Un second tiers conserve des anomalies du comportement alimentaire, encore trop de restrictions ou des accès boulimiques, avec un mal-être persistant, une vie affective difficile.
Le dernier tiers évolue mal, vers une dénutrition grave et une dépression chronique.
Au-delà de 10 ans d'évolution, de 5 à 15 % des malades décèderaient, 20 % après 20 ans.
Depuis les années 1980, les troubles du comportement alimentaires sont de mieux en mieux connus et traités par les soignants, psychiatres, généralistes, et diététiciens.
A chacun donc d'être vigilants vis-à-vis de son entourage : plus la prise en charge est précoce, plus elle est efficace !

Traiter l'anorexie : Réapprendre le plaisir du goût

Chez une adolescente, lorsque l'obsession de perdre du poids engendre un trouble du comportement alimentaire, il devient urgent de se tourner vers des professionnels.
Le suivi médical comprend la plupart du temps une psychothérapie individuelle (et familiale) mais aussi des conseils diététiques pour réapprendre le plaisir du goût.
L'anorexie n'a rien à voir avec la crise d'adolescence et nécessite une prise en charge médicale, et ce d'autant plus si la jeune fille et l'entourage sont longtemps dans le déni.
Repérée tardivement, l'anorexie va nécessiter beaucoup de persévérance et une vigilance quotidienne pour une reprise de poids progressive mais durable.

Anorexie : le plaisir de se restreindre

Ainsi que l'explique le Dr Marie-Rose Moro, "la relation à l'aliment est liée au plaisir immédiat chez l'adolescent. Chez l'enfant, le lait aide à se rassasier.
A l'adolescence, la tentation du plaisir est si forte que le jeune prend un aliment sucré ou salé selon son goût quitte à en prendre trop ou pas assez.
Chez une adolescente préoccupée par son poids, un des dangers demeure l'anorexie.

Or cette pathologie ne consiste pas qu'à se restreindre mais aussi à ressentir du plaisir à se restreindre.
Elle a l'impression ainsi de maîtriser son corps !
C'est savoir dominer ses envies, y compris celle d'avoir faim.
"C'est une peur du plaisir alimentaire et une peur du plaisir en général qu'elle ne saurait canaliser.
La jeune fille est capable d'aller dans des rayons des crèmes glacées par exemple et de résister.
Elle se sent forte. "
C'est ainsi que commence la spirale infernale.
Le regard des autres sur son corps tient également une place importante, : "Difficile pour elle d'accepter ses formes, un corps sexualisé, voire érotisé".
Et c'est ainsi qu'arrivent des situations aberrantes comme de voir une jeune fille simplement s'alimenter avec des biscuits secs, une pomme avec un thé, avec, le risque de s'écrouler brusquement car le corps ne suivra plus !

Savoir dépister à temps l'anorexie

Il n'est pas toujours évident pour les parents de repérer les situations à risques.
Comment distinguer une jeune fille soucieuse de sa ligne (comme il y en a tant) d'une autre à tendance anorexique ?
"Dès que la perte de poids est brutale, il faut consulter au plus vite y compris si le poids demeure dans la normale".
Et si la famille accompagne l'adolescente, un moment doit absolument être réservé à un tête-à-tête avec le professionnel "car le comportement alimentaire relève de la relation affective avec les parents".
D'autres signes peuvent également alarmer car une perte de poids n'est jamais isolée.
Ce peut être l'évitement de repas pris en famille, un état de tristesse, de replis, une irritabilité permanente, un manque soudain d'intérêt pour l'école ou à l'inverse le besoin de travailler tout le temps, de faire du sport le plus possible pour maigrir, et le besoin de réussir en tout…
Tout est démesuré et réalisé dans l'excès.
L'adolescente est très exigeante avec elle.
Pourtant elle est en souffrance. Elle est anxieuse, voire dépressive ! .

Un travail multidisciplinaire pour contrer l'anorexie

Dans le traitement des troubles alimentaires et notamment de l'anorexie mentale, le traitement consiste généralement en une psychothérapie qui va permettre d'engager le dialogue avec l'adolescente.
Un médecin généraliste assure alors, en parallèle, le suivi du poids et de l'état de santé.
Parfois aussi, le thérapeute travaille en collaboration avec une diététicienne, chargée de réapprendre à la jeune fille à retrouver un rapport sain avec la nourriture.
Dans les cas les plus graves (quand la vie de la jeune fille est menacée), une hospitalisation devient nécessaire.
"Le vrai problème n'est pas dans l'assiette, mais c'est là où elle somatise.
Comme pour toute phobie, ici, celle de grossir, il est bon de la rassurer sur les aliments qu'elle mange".
Il s'agit de chasser ses peurs d'aliments sucrés, gras et donc hypercaloriques.
L'idée est de réintroduire progressivement chaque classe d'aliments et d'augmenter les quantités.
"On peut créer ensemble une recette de dessert light comme une tarte au citron peu sucréee.
Et on va l'améliorer au fil des séances en augmentant progressivement le pourcentage de matières grasses par exemple.
C'est un travail très long qui peut demander des mois voire des années".

Travailler sur le goût et le dégoût

Dans le meilleur des cas, elle absorbe 1 000 calories par jour.
L'anorexique dresse une liste d'aliments qu'elle refuse et qu'elle dit ne pas aimer.
Ils sont quasiment toujours énergétiques.
Le travail de la diététicienne consiste également à réintroduire les aliments supprimés progressivement en travaillant sur le goût.
"On décide ensemble d'un aliment dit "interdit" comme une lichette de fromage, une cuillère de pâtes, un carré de chocolat ou un yaourt.
Le travail s'effectue par étapes progressives.
On goûte ensemble et si possible en groupe.
Chacune évoque son ressenti gustatif afin d'être progressivement dans le plaisir.
C'est la répétition de l'expérience qui place la jeune fille en confiance.
Ce travail s'effectue en parallèle de la psychothérapie axée sur les causes de la maladie avec pour objectif d'aider la jeune fille à retrouver du plaisir et à déculpabiliser.

Gérer les situations de danger

La plupart du temps, la jeune craint qu'on ne l'oblige à manger des aliments qu'elle considère comme "interdits".
Car même si elle aimerait "manger comme tout le monde", elle n'en est pas capable.
Cette ambivalence crée des situations d'évitement.
"Elle joue d'astuces et de prétextes pour imposer son diktat.
Elle est douée pour manipuler son entourage.
Elle peut ainsi affirmer ne pas avoir faim car elle aurait pris un gros goûter.
Elle risque aussi une alimentation monotone.
L'idée est de fixer de petits objectifs comme un repas par semaine pris en famille.
"Parvenir à passer du yaourt allégé à celui aux fruits est déjà un grand pas de réalisé !".

Parents : reconnaître l'anorexie

A la différence de la boulimie qui se cache, l'anorexie est visible et même spectaculaire.
Depuis des années, elle est très médiatisée et l'on a tous en tête les images de ces jeunes adolescentes, dont le refus violent de se nourrir taille un corps maladivement squelettique.
Reconnaître les symptômes et les prendre en charge en charge le plus tôt possible permet d'éviter une spirale souvent infernale.

Cliniquement, les symptômes de l'anorexie sont faciles à identifier.
Il y a tout d'abord un amaigrissement, qui peut aller jusqu'à une perte de 15 ou 20 % du poids initial.
Une jeune fille de 55 kilos peut perdre 8 kilos ou plus.
Evidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais il suffit de quelques semaines pour qu'un corps insuffisamment alimenté maigrisse.
Plus elle maigrit, mieux elle se sent.
L'adolescente mange moins, elle évite la table familiale, saute des repas, refuse certains aliments trop lourds, trop écoeurants.
Un comportement qui dans une certaine mesure n'a rien de pathologique, quand on sait que plus de 40 % des adolescentes luttent pour maintenir ou retrouver "leur" poids idéal.
D'ailleurs maigrir est socialement bien vu et source de félicitations et d'encouragements.
Les premiers kilos partent alors dans une bienveillance générale.
La maîtrise de ses appétits, le contrôle de son corps favorisent chez l'adolescente dans un sentiment de puissance, de bien-être.
L'autre principal symptôme de l'anorexie, conséquence du premier, réside dans la disparition des règles (amenorrhée).
Si certaines anorexiques n'en parlent pas, d'autres le font sans nécessairement faire le lien avec leur restriction alimentaire.
Quand la perte de poids s'associe à une aménorrhée le diagnostic d'anorexie n'est pas loin.
D'autres comportements assez symptomatiques sont également associés à l'anorexie.
L'adolescente, l'exemple type de la petite fille modèle, s'investit à fond dans ses études et dans la sphère intellectuelle de façon plus générale.
Souvent triste et irritable, elle se désengage de sa vie affective et préfère l'isolement aux premiers émois amoureux.
Puis, elle trouve d'autres moyens pour maîtriser son poids : des médicaments comme les laxatifs ou les diurétiques, une pratique sportive intensive ou encore des vomissements provoqués.
En effet environ 50 % des anorexiques connaissent des crises de boulimie.
Ne pas minimiser le problème !
Pourtant malgré la visibilité des symptômes, l'anorexie est rarement prise en charge à ses débuts.
Il s'écoule souvent deux, trois ans avant la première consultation.
Ce n'est pas l'adolescente qui tirera la sonnette d'alarme car elle est dans le déni de sa pathologie.
Elle ne se reconnaît pas comme malade : la perte de poids qui signe son trouble ne la dérange pas... bien au contraire.
Quant à la famille, le plus souvent, elle ne voit pas la gravité des symptômes et cherche à minimiser les troubles en espérant que ça passera avec le temps.
Or l'anorexie ne disparaît pas toute seule, sans un suivi psychothérapeutique qui intéresse tant l'adolescente que ses parents. En effet, la nourriture ne répond pas uniquement à un besoin physiologique. Elle est aussi profondément affective. Ce qui explique qu'elle soit profondément conflictuelle. C'est pourquoi non seulement l'anorexie révèle des perturbations, des dysfonctionnements familiaux mais elle modifie également le fonctionnement "normal" de la vie de famille, dont l'attention se focalise sur celle qui refuse de manger.

l'intérêt de la prise en charge familiale

L'anorexie mentale est une véritable maladie, qui, dans les formes les plus sévères, engage le pronostic vital.
Pour ces cas, l'hospitalisation est indispensable… mais le soutien de la famille l'est tout autant.
De plus en plus de services hospitaliers associent les proches à la prise en charge avec de réels bénéfices pour les patientes.

La thérapie familiale au coeur de la prise en charge

Conséquence de l'hospitalisation ou d'un contrat dit de séparation propre à certaines situations, les patientes sont éloignées de leur famille.
Aujourd'hui, cette séparation n'est plus systématique dans tous les services car toutes les équipes reconnaissent l'intérêt d'associer les familles à la prise en charge.
Dans le cadre de cette thérapie familiale, la consultation parents-enfant a démontré son efficacité.
Le but est plus de construire un partenariat solide avec la famille plutôt que de trouver l'origine de la maladie en tentant d'exhumer de possibles dysfonctionnements familiaux.
Dans le cadre de la thérapie familiale, les proches ont un rôle de "cothérapeute" plutôt que de "copatiente".
Les jeunes filles suivant une thérapie familiale avait 3,2 fois plus de chances d'aller "bien" ou à peu près bien" que celles qui n'en bénéficie pas.
"Ces travaux plaident fortement en faveur de la thérapie familiale.
Certaines familles peuvent être un peu réticentes à associer les frères et soeurs à cette prise en charge mais d'autres sont très demandeuses pour faire face à la maladie.

Le rôle central de la fratrie

Mais comment réagissent les frères et les soeurs face à la maladie ?
L'impact est plus ou moins important chez les frères et sœurs : d'une part, le risque de présenter des troubles anxieux et dépressifs est plus élevé que dans la population générale.
D'autre part, l'anorexie mentale gèle les processus adolescents chez la fratrie saine.
En effet, cette maladie attaque les schémas sur les transformations corporelles et remet en question la construction déjà difficile de l'image que ces jeunes filles (et hommes) peuvent avoir de leur évolution corporelle.
Durant l'hospitalisation, dont la durée ne devrait pas excéder 4 à 5 mois dans l'idéal, les membres de la famille ont la possibilité de voir un psychologue lié au service.
Enfin, un nouveau dispositif est très apprécié de la famille et de la malade : le repas thérapeutique, "un travail sur la réalité du quotidien".
Le principe est simple : à la fin de l'hospitalisation, avant le retour à la maison, l'ensemble de la famille (parents, patiente et fratrie) partage un repas, accompagné par deux soignants de l'équipe thérapeutique.
Ils établissent le menu, font les courses, préparent le repas et mangent ensemble.
"Ensuite, chacun réagit à l'expérience.
Cela crée une jonction entre l'hospitalisation et le retour à la vie réelle.
Ils sont rassurés par le fait de pouvoir face dans "la vraie vie" et notamment d'avoir des réponses concrètes à des aspects pratiques et concrets".
Une fois les entretiens mis en place dans le cadre de la prise en charge, "ils sont bien acceptés et les parents se montrent même très enthousiastes".
Les parents sont reçus toutes les semaines en consultation et dans des groupes de parole tous les mois.
Le corps médical reconnaît leur efficacité et les familles se sentent réellement impliquées.
Devenues actrices de la thérapie, elles ne sont plus réduites au rôle de spectatrices impuissantes.
"La prise en charge des patients ne doit pas se focaliser uniquement sur le côté technique et médical, il faut également penser au relationnel et aux ressources apportés par la famille".

Les dangers de l'anorexie sur internet

Des sites et des blogs qui font l'apologie de la minceur extrême, qui trafiquent des photos pour faire paraître les mannequins plus maigres…
Internet constitue le moyen pour certains ados de partager leur mal-être et leurs troubles du comportement alimentaire.
Des sites personnels qui prônent l'anorexie, des blogs qui véhiculent comme idéal la minceur extrême…
Ce phénomène, apparu aux Etats-Unis, est récemment arrivé en France.

Sur ces sites on trouve l'éloge de Ana, surnom de l'anorexie, et de Mia, la boulimie.
Et on peut voir des galeries de photos des stars plus maigres les unes que les autres : Marie-Kate et Ashley Olsen, Kate Moss, Nicole Richie, Kate Bosworth, Keira Knightley…
Ces galeries sont baptisées par leurs auteurs « Thinspiration », contraction en anglais de minceur et inspiration.
D'ailleurs certains n'hésitent pas à trafiquer ces photos pour accentuer la maigreur…
Dans les blogs, on trouve également des recettes pour mincir ou des astuces pour se faire vomir.
Certaines ont même créé des forums de discussion, protéges par mot de passe, où elles peuvent librement se retrouver pour poster leurs photos, mettre des e-tickers pour suivre les progrès de leur amaigrissement (avec des objectifs dangereux tels que 40 kg…), etc.
Le danger des sites "anti-ana" qui sous prétexte de dénoncer la minceur, mettent en ligne les régimes adoptés par les anorexiques, les règles de la minceur ou les photos… et qui au final ont l'effet inverse à celui recherché !
Ces sites peuvent aussi prôner la minceur malgré eux : la plupart parlent des régimes, des diètes extrêmes des anorexiques.
Mais les publicités associées sont elles sensibles à ces mots clés et proposent pratiquement exclusivement des régimes… un paradoxe identique à ces magazines qui dénoncent l'anorexie et font quatre pages plus loin un reportage sur les défilés de mode…

Mais il ne faut pas diaboliser le web pour autant, au contraire : la majorité des sites et autres blogs sont avant-tout faits par des adolescentes victimes d'anorexie et racontent leur calvaire, leur souffrance quotidienne.
Elles expriment majoritairement la volonté de s'en sortir.
C'est d'ailleurs ce que souligne Virginie Megglé : « ces sites permettent de faire entendre une autre parole, loin du discours médical ».
Sur les forums de discussion, se forment souvent des groupes de soutien pour sortir de la spirale infernale.
Pour les adolescentes qui n'acceptent pas leur corps, internet permet de parler sans affronter le regard des autres.
Un moyen de ne pas se renfermer sur elles-mêmes, et de reprendre un contact social… et de s'en sortir.

Contacts et sites utiles

Pour soutenir les anorexiques et aider les parents, de nombreuses associations proposent des conseils et des services répondant aux attentes des malades.
Vous trouverez ci-dessous des adresses, des sites et des numéros de téléphone indispensables.

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